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LA MAISON SUGER par Allain Prigent

 

Nous pouvons retracer l’histoire de cette maison à partir de documents datant de 1618.maison Suger 

Le propriétaire en est Guillaume Lepère, Seigneur de Popin et de la Butte, administrateur de biens à Paris il possède de nombreux terrains et bois à Franconville. Il loue des maisons rue de Paris. A sa mort en 1635 son fils Guillaume hérite de la partie comprise entre le chemin d’Ermont, le grand chemin de Paris et le chemin de la Procession. Il prend le titre de Seigneur de Popin, il est conseiller du roi et intendant ordinaire de ses domaines. Ses fonctions vont lui permettre de fréquenter en particulier le jardinier du roi Mr Le Notre, il lui fera dessiner et aménager un parc pour sa maison de campagne à Franconville.
Suivant les descriptions de l’époque, c’est un parc magnifique, de grandes allées bordées d’arbres, des parterres à la française, murs de verdure en demi-lune et bosquets. De la terrasse une perspective avec bassins et un plan d’eau. Il a trois fils et quatre filles.
À sa mort en 1659, son fils aîné ainsi que le cadet vont hériter de la propriété. Ils viennent rarement à Franconville et laissent le domaine se détériorer. Ils vont le vendre.
1680 le nouveau propriétaire sera André Legrand, il est écuyer et secrétaire du roi. Il va entreprendre de grands travaux de restauration pour la maison comme pour le parc. Il va acquérir une pièce de terre sur le Chemin de Cormeilles, possédant une source « la source qui bout », par adduction il la relie pour alimenter ses bassins et son plan d’eau. Ainsi il possédait la plus belle propriété de Franconville avec un petit pavillon en bordure du Chemin d’Ermont et une tournelle sur celui de Paris.
En 1732, Henry Legrand, revend le bien à la famille Lepère Nicolas Lepère qui a trois enfants : l’un est chanoine à la cathédrale de Sens, une fille sans descendance et un fils qui possède une fille, seule héritière de cette famille. Elle se marie en 1739 avec Michel Velue de la Crosniere, lui apportant en dot la propriété, il prendra le titre de son beau-père Seigneur de Popin. Il est magistrat et conseiller à la cour. On dit de lui qu’il a beaucoup d’esprit, aime rire, sa compagnie est recherchée, beaucoup de monde fréquente sa propriété de Franconville. Dans sa maison de nombreuses collections: pendules et automates comme c’est la mode à cette époque, dans ses vitrines collections d’oiseaux empaillés, d’insectes et de coquillages.
Il dépense beaucoup pour sa propriété, il y ajoute une pièce d’eau, un kiosque placé sur un rocher et une admirable distribution des arbres. Il a deux fils et deux filles qui n’auront pas de descendance. À Franconville ils sont des bienfaiteurs et subviennent aux charges de l’église comme de la commune. Durant les périodes troubles de la Révolution le conseil de la commune reconnaît leur sens civique et ils sont soutenus par Cadet de Vaux. Malgré tout le fils cadet Claude François qui était mousquetaire émigre, ses biens sont confisqués, après l’amnistie il reviendra à Franconville, dernier héritier de cette famille il fait un legs à la commune afin d’être enterré à perpétuité dans le cimetière communal et désigne comme légataire de ses biens une cousine vivant à Gisors en 1832.
JardinsElle a épousé en secondes noces Hippolyte Passy. Ils s’installe à Franconville en 1835, il modifie et réaménage la demeure, Il embellit le parc en y ajoutant de nouveaux arbres, statues et bosquets.Passy
Hippolyte Passy a d’abord une carrière militaire, après l’école de Saumur, il rejoint la grande armée, à dix huit ans il est lieutenant d’hussard et participe à la campagne de Russie. Hostile à la Restauration, il part pour les Antilles et la Louisiane. Il se prend de passion pour l’économie politique, il revient en France et se retire à Gisors. Sous la Monarchie de Juillet il est député de l’Eure et sera ministre à trois reprises, finance et commerce. Durant la Seconde République, il sera de nouveau ministre des finances et soutiendra le gouvernement présidentiel jusqu’au coup d’état de 1851 et se retire de la vie politique.

Chenel

 

Lors de la construction en 1842 de la ligne Paris Bruxelles, le maire M.Chenel avait de grandes difficultés à obtenir une gare à Franconville. Il fut soutenu pour l’obtention de celle-ci par Hippolyte Passy alors ministre.
De nombreux propriétaires se sont succédé. Durant la dernière guerre, une école de Paris, l’institution Suger, est venue s’installer dans ses locaux, c’est ainsi qu’elle prit le nom de maison Suger.
Elle sera acquise en 1970 par la commune, maison des associations elle deviendra après rénovation l’école de musique.

rue Paris1 Vaissellier

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