LA CHAPELLE SAINT-MARC
(Par le groupe cultuel)

Chapelle 1En 1229, la chapelle Saint Marc (lire la biographie de Saint-Marc) fait partie à  l'origine de la léproserie de Franconville, située dans les bois entre le grand chemin (route de Paris à Pontoise) et Cormeilles. Cet important domaine est affecté à l'hôpital d'Argenteuil. En 1551, son emplacement est bien défini sur un document de bornage  du 27 avril (A.M. Chantilly).
Le 31 août 1697, les biens de la maladrerie, dont la chapelle passe aux mains de l’Hospice d’Argenteuil. Dans la composition du bien (52ha89 à 35ca en quinze parties), il n’est pas fait mention que de la chapelle soit près des bâtiments de la maladrerie.
En 1733, la chapelle était dans un tel état que l’on décida de la raser. On en construisit une autre, moins grande, mais située au bord du chemin pour la commodité de ceux qui y viennent le jour de la Saint Marc. Cette petite construction de forme carrée, avec cul de four à l’endroit de l’autel, était carrelée, couverte de tuiles et n’avait ni clocher ni cloche.

Sur le plan de 1732 figure la chapelle et la ferme au bord de la route.
La chapelle fut bénie en haut de la côte Saint Marc par le curé Desjardins en 1734.
En 1752, il fut décidé que les bâtiments de la léproserie seraient démolis en conservant la chapelle et en réservant toutefois un logement pour le fermier, qui se servait de la chapelle pour entreposer son fourrage.

En 1828, elle fut vendue avec quelques terres autour, à un nommé Blondeau, habitant Franconville et pendant 30 ans elle sera abandonnée. Mais en 1859, le Baron de Pinteville en devint propriétaire. Il la restaura et la pourvut des objets nécessaires au culte, afin qu’on rétablisse la procession (voir le bulletin paroissial). C’est l’abbé David, nouvellement arrivé à la paroisse, qui reprit la tradition. La procession fut suivie avec dévotion à Franconville jusqu’en 1905, année de la séparation de l’église et de l’état. La chapelle sera l’objet d’un pèlerinage jusqu’à la période précédant la Grande Guerre.

Chapelle ecoSur la photo ci-contre de l'année 2000, on distingue nettement les restes de la chapelle et derrière un bâtiment d'habitation, que l'on suppose être le logement d'un fermier, sans doute l'un des successeurs de celui dont on parle ci-dessus.

Tous les ans, à la saint Marc, à l’occasion des Rogations le 25 avril, une procession 
partait de l’église Sainte-Madeleine à 7h30, avec les reliques dans leurs reliquaires, afin de rejoindre la chapelle Saint Marc et la proche fontaine saint Marc. Fontaine considérée comme miraculeuse et sans doute lieu de culte païen christianisé. La foule progressait au rythme des cantiques, chaque confrérie étant rangée derrière sa bannière. À l’origine, et jusqu’au XVIe siècle, les représentants de douze paroisses y participaient, venant de toute la vallée.

La procession partait de l'église, puis se dirigeait vers le nord par le chemin d'Ermont et s'arrêtait au petit pont du Ru du Moulin. Elle longeait ensuite le point le plus bas de notre commune, le long de l'étang de la Mare des Noues. Puis elle arrivait à l'Orme saint Edme, où un petit oratoire en bois était érigé à l'endroit où nos ancêtres francs adoraient le dieu Thor. Petit oratoire dédié à Saint "Elme”, le célèbre saint inventé pour remplacer Thor chez les païens (paysans) français. Par la suite, le nom Saint Elme s'est corrompu en “saint Edme”. Ensuite, la procession faisait une halte et quelques prières étaient dites devant “La Justice” (le gibet et le pilori) située à l'angle des rues, appelées aujourd'hui rue du Sergent Hurteau et rue de la Station. Un autre arrêt avait lieu à la Croix de la Petite Mare, ensuite direction la Croix verte puis direction la Chapelle saint Marc par le Chemin Vert des Gratte-Boeufs.


Chapelle ikeaArrivée à la chapelle, se disait une messe, puis avait lieu une fête. Le soir venu, les lépreux  bénéficiaient des restes du repas. On lavait les pieds et les yeux des malades dans la source qui alimentait un abreuvoir. La procession repartait en direction de la Croix d’en bas, et retour à l'église pour une nouvelle messe où le curé contait l'histoire de Sainte Madeleine et de ses saintes reliques.

Au XVIII° siècle, le circuit est raccourci, la procession partait de l'église, empruntait la rue de Paris pour arrivée à la chapelle saint Marc. Après une halte, elle redescendait à l’église sainte Madeleine où une messe était dite en l’honneur de saint Marc.


La chapelle Saint Marc, détruite et reconstruite en 1704, reste l’objet d’un pèlerinage jusqu’à la période précédant la Grande Guerre.
C’est le maire Claude Bonne qui interdit les processions en avril 1907. En effet, celles-ci réunissant des habitants de Franconville et de Cormeilles étaient souvent prétextes à des bagarres.
La guerre de 1914 ruine définitivement la chapelle, qui n'a d'ailleurs jamais été déclarée monument historique. Dévalisée de son mobilier, elle servira de corps de garde. Elle disparait dans l’aménagement d’un carrefour et d’un parking d’un grand centre commercial en 2005.
De nos jours cette chapelle n’existe plus et ce qu’il en restait fut démoli pour la construction du rond-point d’accès à Ikea.

 

 

Chapelle 2

Carte Trudaine

Cadastre 1834

Plan fontaine St Marc

Haut cote St Marc et chapelle 3 Haut cote St Marc et chapelle 4  Haut cote St Marc et chapelle 1 Mur intérieur 1
hUIT CENTS ANS DE LA CHAPELLE JYR Version 2 Porte chapelle Photo 2000 Sources :
Documents des ADVO
Géoportail pour des cartes
Livre « en passant par Franconville »
Rapport de prospection de 2004, Daniel Grenier
Cartes postales collection personnelle K.Y ©
Photographies K.Y ©