Une famille franconvilloise déclarée Justes parmi les nations
Par Catherine Fistch

 

HISTOIRE DE DEUX JUSTES – ROBERT et MARIE BORGEON

Durant la guerre 39-45, des personnes et des familles furent sauvées par le bon sens de ceux qui ont résisté aux lois scélérates et ont agi avec leur cœur. Nous recensons ces rescapés et les membres des filières de sauvetage, les passeurs, les bénévoles, les anonymes qui les ont aidés.
En 1953, la Knesset (parlement d'Israël), en même temps qu’elle créait le mémorial de Yad Vashem à Jérusalem consacré aux victimes de la Shoah, décida d’honorer « les Justes parmi les nations qui ont mis leur vie en danger pour sauver des Juifs ». Le titre de Juste est décerné au nom de l’État d’Israël par le mémorial de Yad Vashem. Au 1er janvier 2016, 25 271 Justes parmi les nations de 46 pays ont été honorés; la Pologne, les Pays-Bas et la France sont les pays dont les citoyens ont été le plus médaillés. En tout, les Justes ont sauvé des centaines de milliers de personnes.
Il s’agit actuellement de la plus haute distinction honorifique délivrée par l'État d'Israël à des civils. Au 1er janvier 2010, 3158 Justes avaient été reconnus en France par Yad Vashem, dont 167 pour l'année 2009. A la même date, et dans le monde, étaient dénombrés 23226 Justes parmi les Nations.
Parmi eux un couple de franconvillois. 

Robert BORGEON en 1946Madeleine GOLEBOWSKI et Marie BORGEON en 1947Robert BORGEON, ouvrier, naît le 30 août 1893 à Paris 10ème et Marie Émilienne VICTOR, blanchisseuse, naît le 6 décembre 1894 à Levallois-Perret.
Le 07 février 1916, Robert et Marie Émilienne se marient à Paris dans le 18ème  arrondissement.
Ils ont deux enfants (Yvonne en 1917 et Gaston en 1921).
Sur les recensements de la ville Franconville-la-Garenne en 1931 et en 1936, la famille BORGEON habite Rue Alfred de Musset.
Pendant la deuxième guerre mondiale, ils hébergeront une fillette au nom de Madeleine GOLEBIOWSKI...

Madeleine GOLEBIOWSKI est née à Paris en 1935.
Son père, Moszek GOLEBIOWSKI, originaire de Radom en Pologne, quitte son pays avec son épouse afin de venir vivre à Paris dans le 13ème arrondissement.
Tous deux travaillent dans la restauration. Compte tenu de leurs horaires de travail, le couple met leur fille, Madeleine, en nourrice chez Mr et Mme BORGEON.

Malheureusement, début des années 40, nous sommes en plein conflit.
En juin 1942, Moszek GOLEBIOWSKI est arrêté, interné à Drancy et déporté à Auschwitz. Il ne reviendra pas. Sa femme part se réfugier chez Mr et Mme BORGEON. Son séjour sera de courte durée compte tenu de l'environnement très hostile en cette période.
Elle rejoindra la zone libre et reviendra en 1947 reprendre sa fille.
Le couple BORGEON mettra à l'abri les bijoux et meubles de la famille GOLEBIOWSKI et leur restituera l’ensemble de ces biens après la guerre. En effet, Mme GOLEBIOWSKI leur avait remis la clef de son appartement avant de partir.
Robert et Marie élèveront Madeleine comme leur fille. Cette dernière ira de 7 à 10 ans à l'école communale de Franconville-la-Garenne.
Robert BORGEON décède le 18 janvier 1955 à Franconville et Marie le 6 avril 1976 à Argenteuil.
Madeleine
a toujours gardé un souvenir très ému de cette famille qui l’a choyée. Suite à son témoignage et celui du gendre du couple, Robert et Marie BORGEON
ont été déclarés Justes parmi les nations en 2009, dossier 11555, pour avoir caché dans leur foyer une fillette juive.

En février 2010, à la mairie du 15ème arrondissement de Paris, Robert et Marie BORGEON recevront à titre posthume la médaille des juste parmi la nation.

Madeleine GOLEBOWSKI art Invitation à la remise de la médaille des justes parmi les nations mairie
Madeleine GOLEBIOWSKI Diplôme des Justes parmi les Nations Invitation à la cérémonie de remise des médailles Compte rendu de la remise des médailles à la mairie du XVI°

Sources :
AD Paris, AD Val d’oise,https://yadvashem-france.org/

http://www.ajpn.org/index.php   https://blogyadvashemfr.blogspot.com/2010/03/p-207-sept-justes-honores-la-mairie-du.html