Barthélémi Léonard Pupil Marquis de MYONS Par Allain PrigentBtn retour

 

Chateau de MyonsLe Marquis de Myons, se rend acquéreur des biens appartenant au comte et à la comtesse d’Albon à Franconville, le 12 juillet 1788. Il demeure plus souvent à Paris dans son hôtel particulier de la rue de Bondy, paroisse Saint Laurent ou à celui de la place Bellecour à Lyon.
Barthélémi Léonard Pupil est né le 28 avril 1730, baptisé dans la paroisse d’Ainay le même jour, petit fils de Jean Pupil de Myons et Craponne, déclaré marchand bourgeois à Lyon, issu d’une famille originaire du Limousin installé à Saint Etienne en 1590 ; fils de Barthélémi Jean-Claude Pupil, seigneur de Myons, Courbas, la Tour en Jarrêt, Saint Jean de Bonnefond, Saint Chriftot & Sourbier ; celui-ci fut lieutenant général en la sénéchaussée, présidial de Lyon il avait été aussi premier président de la dite Cour des monnaies. Barthélémi Pupil de Myons devient à dix neuf ans après dérogation accordée le 6 octobre 1750 par lettres patentes, conseiller à la Cour des monnaies de Lyon, charge qu’il acheta à Antoine Dubreuil le 2 décembre 1749. A la retraite de son père le 15 avril 1764, celui-ci lui céda la succession de ses charges comme premier président à la cour des monnaies de Lyon quand il vint se fixer à Paris. En 1779 Barthélémi-Léonard achète la charge de secrétaire du roi.
Barthélémi-Léonard épouse le 1er mai 1754, Louise Charlotte de Loras fille de Pierre Gaspard de Loras, chevalier baron de Polionay. Par leur contrat de mariage, la future épouse apportait 73 000 livres en avancement d’hoirie et le futur époux 300 000 livres, plus tard à la mort de son père il héritera d’une somme de 2 156 230 livres inventaire de 1778. Lorsqu’il s’installe à Paris, il habite rue de Valois, puis s’installe dans un quartier plus aéré rue de Bondy, c’est à Franconville qu’il choisira le lieu de sa maison de campagne. La demeure du Comte d’Albon possédait des appartements enrichis de tableaux de choix, de beaux bronzes, bibliothèque, instruments de physique, collections de valeur inestimable ; il n’en restait plus rien lorsque le Marquis de Myons devint acquéreur. Le mobilier fut probablement vendu pour payer les dettes du Comte. Aussitôt installé il se mit à acheter des bois et des terres dans la colline de même la parcelle où coulaient les eaux de la Fontaine des Rinvals.
En juillet 1789, il était commandant d’une garde civique que Cadet de Vaux avait organisé dans le canton. Il offrit à cette garde, lors des premiers troubles, des piques et deux canons, ayant appartenus au Comte d’Albon, installés en haut de la colline.
Peu de temps après, il quitte Franconville pour voyage d’affaire. Suite aux évènements qui suivirent avec la Révolution il élira domicile à Vienne dans l’Isère au sud de Lyon. Très lié avec Cadet de Vaux, ils vont entretenir une correspondance suivie.
Septembre 1789 : « Vos possessions ont été exposées aux invasions des brigands ; c’est chose commune, mais nous avons pris à ce district les moyens de les rendre plus rares et de préserver les propriétés ».
10 novembre 1790 : « J’ai disposé de votre bourse, j’ai fait habiller deux tambours. Déjà le bataillon a reçu deux caisses de munition en votre nom… ».
12 décembre 1790 : « On prétend qu’il vous a été écrit qu’on mettait le feu chez vous, qu’on violait vos propriétés. Cette calomnie, cette atrocité était bien faite pour vous indisposer contre les habitants … ».
13 avril 1792 : « Comment, on vous traite en émigré ! Votre lettre m’étonne. On ignore donc qu’à l’époque de la Révolution, vous avez nourri nos pauvres dans le temps où le pain coûtait de l’or, et dans un pays où, en vérité, vous n’aviez pas de propriété à défendre. Je ne crois pas qu’on vous traite à Lyon comme émigré… ».

Malgré les espoirs de Cadet de Vaux, président du Conseil général du département, le séquestre fut mis sur les biens de Pupil Myons le 1 juillet 1792. Son émigration à l’étranger est constatée le 5 février 1793. Il arrive en Italie avec M. de la Rousière, député de la noblesse d’Auvergne, et l’abbé Pons son beau frère.
Sa propriété de Franconville subit de nombreuses malversations, en avril 1793 selon le nommé Martin chargé des affaires de Myons, celui-ci se plaignait que des malintentionnés avaient démoli le tombeau de Gébelin et que cette demeure était journellement dévastée. En février 1793 l’estimation de la propriété comprenant maisons, jardins, terres et bois ne se montait seulement à 28 400 livres. En novembre 1793 l’estimation des réparations était estimée à 47 400 livres. Le 15 décembre 1793, la propriété est vendue à deux hommes d’affaires, André Leveau demeurant à Seraincourt et Jean Perrot de Paris qui s’en débarrassèrent aussitôt avec profit.
Après l’amnistie, en juillet 1803, le marquis de Myons revint à Franconville pour transiger avec le nouveau propriétaire, Jean-Baptiste Lecomte : ce dernier obtint désistement complet de tous droits de l’ancien propriétaire, moyennant une somme de 2 700 livres.
Le marquis de Myons résidait ordinairement à Venise, il décède à Mirano le 26 juillet 1807 où il était en vacances. Il rédigea un testament le même jour, sans postérité un seul enfant décédé jeune.

Sources : Franconville par H.Mataigne Ed. 1927, Amicale du Cercle de Généalogie de Myons, Histoire de la rue de Bondy par A. Vaquier