LE CIMETIÈREBtn retour  par Liliane Chanudet et Allain Prigent

Sous l’ancien régime, les cimetières appartenaient à l’église et étaient administrés par le curé. Les inhumations survenues dans la paroisse étaient indiquées dans les registres de sépultures, sans plus de précision sur la position des tombes.  A B  AA La Révolution française transfère la tenue de l’état civil et le contrôle des cimetières à l’autorité municipale. Les communes vont progressivement être responsables de la gestion des cimetières dont certains sont érigés sur des terrains communaux. Les registres funéraires apparaissent au début du XIX siècle.

Les premiers habitants de Francorum villa s’étaient implantés sur le chemin de Cormeilles. Le seigneur Guillaume Bateste époux de Marguerite de Montmorency fille de Gautier le Maréchal avait implanté son château sur son domaine « le clos Bateste » ainsi que la première église de Franconville. Le premier cimetière était donc implanté rue de Cormeilles. Durant la rénovation de la ville en 1964, un caveau contenant des ossements humains furent mis à jour ainsi qu’un mur d’enceinte du XII° siècle.
En 1205, Guillaume Bateste fait construire une nouvelle église au lieu actuel. Il y sera enterré à l’intérieur comme l’usage le voulait pour les personnages importants. Le cimetière était situé sur le parvis actuel. Cette nouvelle église Sainte Marie Madeleine dépendait du doyenné de Gonesse et de la juridiction de Cormeilles. Tout fut détruit durant la guerre de cent ans.
En 1450, fut construit une nouvelle église au même lieu. Le cimetière resserré entre l’église et la rue de Paris sera diminué en 1758 pour élargir cette voie. Un mur fut construit en terrasse avec des marches pour accéder à l’église et au cimetière.
L’archevêque de Paris Monseigneur Leclerc de Juigné et plus tard en 1789 l’intendant de Paris avec un expert trouvent le cimetière non approprié pour la population de Franconville et ordonnent son agrandissement ou sa suppression. Pour des raisons financière, la situation ne changea qu’en 1813. Le cimetière fut transféré sur le Chemin neuf de Cormeilles, sur le terroir d’Icelle «lieu dit du champs du roi ». On attendra le 5 décembre 1813 pour qu’un nouveau cimetière soit implanté en dehors du village. Les ossements de l’ancien cimetière furent transférés dans l’ossuaire de ce nouveau cimetière le 13 janvier 1832.
Ce cimetière fut agrandi plusieurs fois. Une première fois en 1840 avec bénédiction du terrain et pose d’une croix de bronze par l’abbé Jacques Meunier en juillet 1841. Une seconde fois en 1877 suite à l’achat de nombreuses concessions à perpétuité. Deux autres extensions eurent lieu au XX° siècle suite à l’augmentation de la population.

Monument aux morts 1914-1918

01De l’allée principale, nous nous dirigeons vers le monument du souvenir, sur chacun des cotés s’alignent les tombes de soldats morts durant la première guerre mondiale. Sur le carré dallé se dresse le monument aux morts. Il fut conçut par l’architecte P. Godefroy et le sculpteur Raphaeli. Inauguré le 16 octobre 1921, nous lisons sur les quatre faces le nom de 123 enfants de Franconville morts pour la patrie. Cette liste fut actualisée par la suite à 131 noms. Sur le monument, deux épitaphes de Victor Hugo. Le jour de l’inauguration, trois cérémonies auront eut lieu :

• Une religieuse avec l’abbé Eugène Delle.
• Par les anciens combattants et mutilés de guerre.
• Par la municipalité et personnalités diverses, sénateurs et députés.


Dans les cortèges, l’Harmonie de Franconville, le Réveil de Saint Leu, les Sapeurs pompiers et une escorte des 22ème dragons.
Il fut décidé par le conseil municipal le 13 février 1921 qu’une concession gratuite et perpétuelle sera accordée à chaque soldat ramené et les frais funéraires pris en charge par la commune.

02 04 04a 05 06
Plaque d'inauguration  Épitaphe de Victor Hugo Épitaphe de Victor Hugo Tombes de soldats morts durant la guerre 14/18 Tombes de soldats morts durant la guerre 14/18 

Guerre de 39-45

Dès l’entrée, sur la droite le long du mur, les tombes réservées aux soldats morts à la seconde guerre mondiale ainsi que celles de résistants dont on peut retrouver leurs noms sur les plaques de rues. Face à ces sépultures, une stèle à leur mémoire, une première fut inaugurée le 28 avril 1968 et remplacée en la réactualisant le 28 mai 2016. Une stèle à la mémoire des déportés fut inaugurée le 29 avril 1979 dans le parc de la mairie.
Le Souvenir français, association nationale, a pour mission de veiller à l’entretien des stèles et des tombes des soldats morts pour la France.

02 04 05 06 Plaque commmorative 1939 1945  monument indo
Tombes de soldats morts durant la guerre 39/45 Tombes de soldats morts durant la guerre 39/45 Tombes de soldats morts durant la guerre 39/45 Plaque Raymond Morel  Plaque commémorative 1939 1945 Monument aux morts en Indochine & en Algérie

Personnalités

Pénétrons dans le cimetière par la porte principale face au marbrier. Une allée bordée de thuyas, à notre gauche l’origine des lieux, à notre droite une partie plus récente.
Plus haut, une stèle à son sommet une croix dans un cercle, nous y lisons Léon Hamelin 1782-1868, cousin de Ferdinand Hamelin, amiral de France et ministre de la marine inhumé aux Invalides et neveu de Félix-Emanuel Hamelin officier de marine. Il vécu et mourut dans la maison de ce dernier.
A proximité André Lucas, il avait acheté en 1821 à Cadet de Vaux son Château.
Une tombe avec une fougère de bronze, Raymond Morel, résistant mort pour la France en 1944 déporté à Buchenwald.
Le long du mur d’enceinte de la partie ancienne, sur une sépulture un nom « Girardot ». Là sont enterrés les grands parents de la comédienne Annie Girardot qui vécurent à Franconville.
Dans la partie plus récente, une stèle se remarque par un disque sur son fronton. Charles Brennus 1859-1943, inhumé à Franconville avec son épouse et son fils, la concession est échue au bout de trente ans et renouvelée par la fédération française de rugby pour cinquante ans en novembre 1980. Sur la stèle, une réplique du « Bouclier de Brennus » et l'inscription sur la pierre tombale « Charles Brennus père du rugby français ». En 2015, une plaque en laiton avec le palmarès mise à jour chaque année.
A proximité, une simple tombe en marbre noir, « André Vacquier 1886-1976 ». Archiviste paléographe, il s’était orienté vers l’histoire de la région parisienne. C’est pour Franconville que la bibliographie de Vacquier est particulièrement ample et riche. En novembre 1975, ouverture du musée dans le Château Cadet de Vaux concernant un ensemble de documents sur la vie locale, disparu depuis.

04 05 06
Tombe Charles BRENNUS
Tombe Léon HAMELIN
Tombe famille GIRARDOT

Franconville possède un second cimetière, situé chemin d’Argenteuil. Il possède un carré juif, ainsi qu'un carré musulman et un jardin du souvenir.