Le premier résistant de France

Le premier résistant de France
Père de famille nombreuse, Edmond Michelet ne fut pas mobilisé en 1939 mais il réussit malgré tout à aider les réfugiés et à organiser le secours national. Le 14 juin 1949, il éclata en sanglots quand les Allemands occupèrent Paris.
Edmond Michelet refusa la capitulation de la France et à 40 ans, il fut considéré comme le premier des résistants pour avoir distribué des tracts dans les boîtemichelet dachau 2s aux lettres de Brive le… 17 juin 1940 au soir, soit un jour avant le fameux appel de De Gaulle.
Dans ce tract, il citait un auteur chéri également par De Gaulle, Charles Péguy (mort pendant la Première guerre mondiale) en ces termes : « Celui qui ne se rend pas a raison contre celui qui se rend. En temps de guerre, celui qui ne se rend pas est mon homme quel qu’il soit, d’où qu’il vienne et quel que soit son parti. Celui qui rend une place ne sera jamais qu’un sal**d, quand même il serait marguillier de sa paroisse... ». Il l’avait imprimé grâce à un marchand de machines à écrire de Brive, Frédéric Malaure, et distribué durant la nuit avec quelques autres amis, enseignants ou ouvriers.
Cet engagement très tôt n’était pas très étonnant. En effet, Edmond Michelet avait dans les années 1930 organisé une série de conférences sur thème : "Les dangers qui menacent notre civilisation" et il y avait entre autres sujets : "L’antisémitisme", "Le racisme", "L’État totalitaire" et également "Comment défendre la personne humaine en danger ?".
Selon son petit-fils, Mgr Benoît Rivière, évêque d’Autun depuis 2006 (et abbé de Cluny), Edmond Michelet « a éprouvé la honte d’une capitulation indigne de la France. L’acte du 17 juin est un acte moral fondé sur une défense de la liberté. »


Déporté exemplaire à Dachau
michelet dachau Il prit la tête du mouvement "Combat" dans le Limousin (sous le pseudonyme de Duval) mais fut arrêté par la Gestapo à Brive le 25 février 1943. D’abord interné à Fresnes, il fut déporté à Dachau le 15 septembre 1943 où il se lia d’amitié avec Louis Terrenoire. Pendant vingt mois terribles, Edmond Michelet eut un comportement exemplaire de générosité et de courage dans le camp. Un ancien déporté a écrit par la suite : « Je suis athée, mais pour nous tous, Michelet, c’est l’image que nous pouvons nous faire d’un saint. ». Il avait réussi à réunir toutes les tendances politiques au sein du camp afin d’aider leurs camarades. Le camp fut libéré le 29 avril 1945. Le 6 mai 1945, Maurice Schumann, porte-parole de De Gaulle à la BBC, le rencontra pour la première fois.
Il fut parmi les déportés à rentrer le plus tard en France, le 30 mai 1945, maigre et malade du typhus exanthématique (transmis par les poux). Son sens moral le désigna pour présider le Comité patriotique français de Dachau qui s’occupait du rapatriement des déportés français et espagnols (ce qui explique qu’il rentra tardivement en France).
Plus tard, lors d’expositions sur Dachau, Edmond Michelet soufflait à ses jeunes invités : «Tu vas voir, tu vas pleurer, mais tu ne comprendras pas. Pour comprendre, il faut avoir été ici avec la mort.»
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